Les souvenirs

Les souvenirs sont comme la houle. Ils viennent, frappent avec violence, et s’en vont l’instant d’après. Ils laissent trace, celles qui creusent les sillons et qui font sable la carapace épaisse, le cuir tanné par le temps. Mais nul roc ne résiste aux assauts des océans. Ces océans, ces moments qui laissent trace. Le plus solide s’effrite pour donner grains de sable, et la liqueur s’engouffre dans les profondeurs à faire mouiller les terres arides. Puis la vague se retire jusqu’au prochain assaut. Cet instant de répit, dans l’éphémère fragile attendant le prochain coup. Celui qui produira sable qui recouvrira les précédents sillons, les précédentes traces. Mais elles ne s’effacent pas les traces, elles s’enfouissent dans les profondeurs sous les assauts des vagues.

C’est là, au profond de ces milliers de grains qu’un jour viendra tu découvriras la clé de cet autre que toi sans jamais la toucher.

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